Il m’attendait sur l’étagère depuis un moment, celui-là :
Écriture : Mémoires d’un métier.
J’aime découvrir et apprendre par d’autres yeux. La lecture est parfaite pour cela. Ce livre est une surprise. Tu lui ouvres la porte quelques minutes et, sans que tu t’en aperçoives, il pose ses valises et t’invite à t’asseoir. Un peu comme moi, les valises en moins, quand je t’accueille sur ce blog.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je pensais lire un énième manuel d’écriture. Pompeux. Académique. Il n’en est rien. J’ai trouvé un homme qui décrit le vrai monde. Et surtout, un homme qui écrit pour survivre. Mais avant de nous livrer ses conseils, il rembobine.
Acte I – Biographie
Le livre commence par des fragments de vie et de souvenirs. Il ne cherche pas à paraître brillant. Stevie raconte tout : la pauvreté, les plaisirs simples, les petits boulots, les réussites, les échecs, les addictions… Tout. Et sans pathos à outrance.
Surtout, il raconte la passion. Celle qui mène, à mon sens, à réveiller notre imaginaire. Les BD d’horreur, les films de monstres… Je ne partage pas son domaine de prédilection, mais quand il décrit l’effroi qu’il ressent dans sa salle de cinéma et ce que ça provoque chez lui, je repense à ces personnages qui m’ont donné envie d’écrire, à ces jeux qui m’ont fait rêver. Ces ingrédients nourrissent notre imaginaire, indirectement.
Et les images en place, il ne manque que les outils.
Acte II – La boîte à malice
King est catégorique : l’écriture n’est pas pour tous, et aucun livre ne possède l’incantation magique qui vous fera devenir bon. Pas de méthode miracle, mais du talent, du travail, beaucoup de lecture, et un peu de chance.
« Si vous n’avez pas le temps de lire, vous n’aurez pas le temps (ni les outils) pour écrire. »
Il rappelle qu’écrire, ce n’est pas chercher à faire joli. C’est chercher à faire vrai. Il démonte les adverbes à la hache, répète que la grammaire est un outil, pas une prison, et insiste sur le fait que le premier jet, c’est pour soi. Le reste, c’est pour les autres.
Je suis tombée dans ces pièges de si nombreuses fois ! Ajouter des adverbes, pour être sûre que le lecteur comprenne, me perdre dans le beau, plutôt que de rechercher LA phrase, celle qui sonne juste…>
Finalement, je me retrouve dans sa façon de dire que l’histoire vient d’abord, que les personnages te parlent si tu leur laisses de l’espace, et qu’il faut parfois leur foutre la paix pour qu’ils te laissent entrer dans leur tête et leur monde, toi et ton fichu crayon. C’est un exercice difficile. Encore plus difficile si le personnage en question, c’est toi.
Acte III – Survivre
La dernière partie parle d’un accident, de douleur, et de reconstruction. On découvre King aux portes de l’autre monde. Un homme dans toute sa faiblesse, et ses peurs. La peur de perdre les gens qu’il aime, la peur de mourir. L’auteur, s’il est dieu et maître dans son œuvre, reste un être humain, et cette partie le crie haut et fort.
Mais après la douleur physique et morale, vient la réparation. Et King nous partage, avec toute sa simplicité, comment l’écriture – et sa femme – l’ont accompagné dans cette guérison.
En résumé : un livre que je garderai près de moi
Il y a des jours où je voudrais faire taire les voix, les scènes, les idées qui me hantent. Et il y en a d’autres où je suis reconnaissante qu’elles soient là. King m’a rappelé ça : écrire, c’est aussi survivre. Même quand personne ne lit. Même quand on doute. La plume et l’encre, elles, seront toujours là.
Au fond, ce livre, ce n’est pas qu’un manuel. C’est une lettre ouverte à ceux qui veulent comprendre pourquoi ils écrivent. C’est un coup de cœur.
Si tu écris, lis-le. Si tu n’écris pas, lis-le aussi. Parfois, comprendre pourquoi quelqu’un choisit les mots, c’est aussi apprendre à écouter les siens.
Et toi, pourquoi écris-tu ?
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